Le présent guide de culture fait partie d’une série en cours de production, à l’intention des vulgarisateurs, par le Consortium africain pour la santé des sols (ASHC). Cette série comporte également des guides des systèmes de culture banane-café, maïs-légumineuses, sorgho et mil-légumineuses, et des systèmes de riz. Cependant, ce guide est consacré au manioc cultivé en monoculture ou en association.
Les vulgarisateurs en milieu rural trouveront ce guide particulièrement utile pour mieux accompagner leur public dans la transition de la production du manioc des systèmes de culture traditionnels de subsistance vers des entreprises axées sur le marché grâce à une intensification durable.
Ce guide cherche à fournir, en une seule publication, toutes les informations les plus importantes, nécessaires à la conception et la mise en œuvre des systèmes efficaces qui associent le manioc avec une gamme d’autres cultures, soit comme cultures intercalaires ou de rotation, mais avec un accent particulier sur le manioc.
Bien que le travail de ASHC soit focalisé sur les besoins des petits exploitants agricoles en Afrique, les agriculteurs commerciaux aussi bien émergents qu’établis trouveront également le contenu de ce guide pertinent et utile. Le Consortium africain pour la santé des sols (ASHC) a pour mission d’améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles grâce à l’adoption des approches de gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) qui optimisent l’efficacité et l’efficience de l’utilisation des engrais. Le cadre général du guide est donc axé sur la GIFS.
Compte tenu de l’expérience des auteurs, ce guide de culture du manioc s’appuie sur des exemples principalement tirés d’Afrique de l’Ouest et du Centre, mais il sera également pertinent et utile pour les producteurs de manioc d’autres parties d’Afrique.
Contrairement au cacao, au café et au caoutchouc, qui, en Afrique, sont purement des cultures de rente ou d’exportation, le manioc a été historiquement une culture vivrière mais devient de plus en plus une culture commerciale. Bien que sa production se soit intensifiée, le manioc est encore principalement cultivé en association avec d’autres cultures. Par conséquent, beaucoup d’agriculteurs cultivent le manioc pour consommation domestique et comme source de revenus.
L’objectif général de ce manuel est de prodiguer des conseils simples et utiles sur la façon dont les petits et moyens exploitants peuvent intensifier leur production de manioc pour accroitre les rendements de 10 tonnes par hectare environ à 16 tonnes par hectare (racines fraîches), tout en diminuant le coût unitaire et en augmentant la rentabilité.
Dans le cadre de ce manuel, une petite exploitation de manioc correspond à une superficie entre 0,25 et 2 hectares. La plupart de ces petites exploitations dépendent de la main d’œuvre familiale appuyée, parfois, par une main-d’œuvre salariée saisonnière. Une exploitation de manioc de taille moyenne s’étend sur 2 hectares ou plus, recourt à une main d’œuvre salariée et a généralement une vocation plus commerciale que les petites exploitations.
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